Ma deuxième étape de ce voyage à Florence est le musée Gucci, ou mieux la galerie Gucci Garden. Arrivée dans ce palais, j’y suis accueillie par des hôtesses habillées en tenue grise de jardinier, qui m’expliquent comme visiter cette exposition éphémère qui s’étend sur deux étages du Palazzo della Mercanzia, bâtiment du XIVe siècle.
Dans plusieurs chambres en enfilades, s’y découvrent une facette d’objets issus des collections : vêtements, accessoires, photos de la Maison Gucci, de 1921 à aujourd’hui, avec le dernier directeur créatif Alessandro Michèle.
Je m’entoure d’amis qui me transmettent sans arrêt des émotions : philosophes, écrivains, chanteurs. Ils m’ont appris la leçon la plus importante: rester libre. Toujours. Et apprendre à cultiver la liberté de faire ce que tu juges beau.*— Alessandro Michele, Directeur Créatif Gucci
Une petite partie du bâtiment est fermé car en préparation d’une exposition temporaire.
Le récit de l’histoire de la Maison commence par son fondateur, Guccio Gucci, des initiales duquel s’inspire le monogramme de la maison, le double G, dont est présenté le parcours, et son interprétation par les différents directeurs créatifs.
Ce monogramme est omniprésent : sur les sacs et les bagages des premières années de la Maison, sur les vêtements dans les années 70, en musique dans des chansons hip-hop des rappers des années 80/90 jusqu’à rentrer dans le vocabulaire avec un nouveau mot : la Guccification, que représente le style de Alessandro Michele.
À ce double G s’ajoutent des estampes renaissance ou de Leonardo, les objets cultes, tels que le mocassin, la bande Web (trio de couleurs vert/rouge/vert), les sacs Jackie et Bamboo, les foulards, les fourrures réinventées et transformées à chaque époque par les différents directeurs créatifs.
Une salle est dédiée à un voyage éphémère où sont présentés des bagages, des chapelières, ou des beauty case d’époques différentes sur une armoire à caisson recouvrant l’intégralité d’un mur transformé en dépôt de bagages.
La visite continue au deuxième étage où la vision de la nature et de ses saisons est retracée dans les nombreuses créations exposées : robes, fourrures, foulards, sacs, chaussures de la Maison.
Le monde de Gucci a été, dans le passé, et il est encore plus, dans le présent, un monde enchanté ou les hommes se transforment à travers les habits — presque dans un travestissement — en animaux ou en végétaux qui peuplent cette forêt. Cela me rappelle une fameuse pièce de William Shakespeare… Face à ces pièces on est presque intimidés, on ne porte pas une robe Gucci, mais on se transforme — peut-être est-ce ça, la Guccification? — en personnage de ce monde irréel, trendy, décadent, mais rempli d’énergie de la nature en même temps.
La visite se termine sur une dernière salle, où sont présentés des brevets, tissus, livres, catalogues, magazines — d’époque et récentes. Ce sont des ephemera : objets éphémères par leur nature, mais essentiels pour reconstruire l’histoire de la marque.
Tout l’exposition est accompagnée dans les salles, et complété, par des vidéo des défilés de mode. Exposition intéressante, qui est un Must sans doute pour les nombreux fans de la marque. Je repars après un dernier tour dans la boutique qui est vraiment très riche.
* Mi contorno di amici che non smettono di farmi emozionare: pensatori, sceneggiatori, cantanti, scrittori. Da loro ho imparato la lezione più importante di tutte: sii libero. Sempre. E impara a coltivare la libertà di fare quello che ritieni sia bello. — Alessandro Michele, Direttore artistico Gucci