Villa les Rhumbs — Maison d’enfance et musée de Christian Dior à Granville : « Aux sources de la légende »

Lors d’un parcours de quatre jours dans la belle Normandie, j’ai passé une très belle journée à Granville, ce joli port qui est par ailleurs la ville natale de Christian Dior.

Cette station balnéaire était très en vogue dans le milieu aisé parisien à la fin du XIXe siècle. Un musée a été créé là dans sa maison familiale, la villa « Les Rhumbs », où le couturier a passé toute sa jeunesse, très heureuse, et qui l’a tant marqué pendant tout le reste de sa vie.

Note : 10/10
Points forts : visiter la maison de Dior aura été une experience extraordinaire pour moi, qui ai une passion absolue pour lui… très dur de se séparer de ce lieu magique, au moment de repartir.
À améliorer : Photos interdites à l’intérieur.

La couture, c’est, au temps des machines, un des derniers refuges de l’humain, du personnel, de l’inimitable.

— Christian Dior

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Christian Dior y est né  le 21 janvier 1905, dans cette maison anglo-normande dont la façade est grise et rose (les deux couleurs préférées du couturier) avec un vaste parc au bout d’une falaise. L’endroit est magnifique, et, depuis le rachat  du domaine par l’état et la création du musée dédiée au couturier, le parc est devenu public, ce qui permet en particulier aux citoyens de Granville d’en profiter pleinement.
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Cette maison sera pour lui une source d’inspiration inépuisable, son petit coin de paradis, qu’il avait connu et qu’il essaiera de recréer dans toutes ses maisons, dans son hôtel particulier à Paris, comme dans celle de Montigny-le-Roi, ou dans sa troisième dans le Var. Une maison où il vivra jusqu’en 1911 quand il déménagera à Paris. Dès lors il y retournera pendant l’été.
Lui qui voulait être architecte, et dont les parents voulaient qu’il soit diplomate… et dont le destin fera  l’un des plus grands couturiers de tous les temps.
Lui qui dédiait son temps libre à ses amis, dont ceux d’enfance (plusieurs deviendront ses plus fidèles collaborateurs dans sa maison de couture), à ses jardins, à la cuisine…
À peine rentré dans le parc, après avoir remontée la rue d’Estouteville en direction de la maison,  on rencontre — et admire — les portrait de Christian Dior, enfant puis adolescent et jeune homme. Ce qui me marque est son visage, ses traits sont délicats, ses yeux gentils, il transmets un sentiment de paix. Un homme doux, délicat, aimable, d’une beauté intérieure qui faisait écho à sa vie passé parmi des gens spéciaux, et au premier rang desquels sa mère Madeleine.
Un homme dont la vie n’a pas toujours été un rêve : la crise de 1930 ruinera en effet sa famille. Il se retrouvera à devoir se réinventer une nouvelle vie parmi un million de difficultés. Mais il est doué d’une force qui lui aura permis de surmonter toutes les épreuves. Il arrivera à la couture sur le tard et y passera comme une étoile filante. Dior : il y a de l’or dans ce nom, mais cet or est surtout cette brillance d’un être unique dans sa vie.
Je l’avoue j’ai un amour total pour le grand couturier, mais ce que j’aime le plus de lui est Christian, son humilité, sa gentillesse, son unicité.
Et cela Christian Dior le doit à ses proches -— qui l’aimeront énormément —, à sa mère, une  élégante qui lui transmettra son goût pour la beauté, à son père, dont héritera la solidité :  Maurice Dior, un industriel dont la famille est ancrée depuis des générations à ce territoire. À ses frères et ses soeurs aussi, dont Catherine, à laquelle il dédiera son premier parfum Miss Dior.
Ces femmes pour lesquelles il créera ses vêtements en les rendant magnifiques, ces femmes comme sa mère, sa muse, mais aussi les nurses, les femmes de ménages, les couturières avec lesquelles il passera les journées en les regardant coudre. Ou encore cette voyante, qui lui avait prédit, enfant, que les femmes feront sa fortune.
Je m’approche  de la maison, comme  elle est jolie, comme elle lui ressemble! Je peux seulement imaginer la douleur qu’il a du éprouver quand son père, ruiné,  sera obligé de tout vendre. Il n’y retournera jamais.
En entrant dans la maison, on se retrouve dans un vaste vestibule face à l’escalier avec le plafond décoré d’estampe japonaises. Au rez-de-chaussée on peut visiter le salon style Louis XV, le petit bureau de son père et une véranda en guise de jardin d’hiver.

 

 

Sur les deux étages c’est l’histoire personnelle du couturier qui nous est distillée, à travers une soixantaine des créations, créées par lui entre 1947 et 1957, ainsi que sous la forme des créations successives des directeurs créatifs qui lui succèderont. Il y a aussi sa  chambre, ses cahiers, de nombreuses photos d’époque de sa famille, des objets ayant appartenu à sa mère et à ses sœurs.
En sortant de la villa, je visite le jardin privatif de la maison, avec sa roseraie et son bassin d’eau, le tout en l’état comme à l’époque où lui et sa mère l’avaient créé, il y a un siècle…
Le patio avec les roses, et autres fleurs, est resplendissant en ce mois de mai. C’est un vrai havre de paix et de sérénité. Les fleurs ont tellement comptée pour lui, la rose et le muguet en premier. Le muguet, sa fleur porte-bonheur omniprésente dans ses vêtements et dans son parfum préféré : Diorissimo.

 

 

Dans sa première collection, Corolle, en 1947, à travers les vêtement Christian Dior avait cherché à transformer les femmes en de vivantes fleurs : C’est léger et solide, nouveau et ancien tout à la fois — C’est le nouveau look.  Je continue ma promenade, et j’admire le panorama et les dégradés de bleu de l’océan qui s’étend au pied de la falaise.
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Je termine ma visite par un coin du jardin où lui est rendu hommage, son buste est là, le yeux tournés vers le ciel, devant la rose de vents, des rhumbs… L’endroit est émouvant, et je reste un bon moment assise devant lui. Quel gâchis de vous avoir perdu si tôt… le 24 octobre 1957 à l’âge de 52 ans.
Mais votre étoile, qui n’était pas filante est toujours là, figée dans le ciel infini, et dans toutes les créations qui portent votre nom, et dans le coeur de tous les amoureux de la mode et de vous, Monsieur Dior.
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Avant de quitter la villa, je visite la boutique, riche en ouvrages sur Dior, et j’en repars les bras chargés de souvenirs. Parmi tous les livres qui le concernent, je vous recommande son auto-biographie, Christian Dior & Moi.

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