Margiela, les années Hermès — MAD

Me voilà visitant une deuxième exposition cette année dédiée à Martin Margiela, après celle du Palais Galliera, qui m’avait donnée l’occasion de vous présenter amplement le couturier. Pour ce qui est de Margiela, les années Hermès — du 22 mars au 2 septembre 2018, celle là est une rétrospective des années Hermès, pendant lesquelles Martin Margiela en fut le Directeur de la Création. Elle se déroulait au MAD, Musée des Arts Décoratifs, où elle retraçait cette période d’Hermès  comparée aux créations de la maison Margiela. C’est particulièrement intéressant de voir comment Martin Margiela adaptait sa vision de la mode à la Maison française.
Il est vrai qu’a priori associer Margiela,  l’un de plus courageux, créatifs et avant-gardistes  couturiers avec une maison aussi conservative qu’Hermès pouvait sembler hasardeux… presque impossible. Mais comme vous le verrez au cours de l’exposition, en comparant les deux styles, que le pari est gagné!

Note : 10/10
Points forts : Le couturier même — l’exposition a été conçue par Martin Margiela en personne.
À améliorer : Rien.

Un jour, une de nos clientes m’a dit : Le vrai luxe d’Hermès, c’est bien sûr la qualité de l’objet, mais beaucoup plus encore le luxe de la vie que j’ai avec cet objet..

Patrick Thomas, ex-PDG d’Hermès

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Avant de rentrer dans l’exposition, quelque mots sur Hermès, mythique maison de mode du 24, rue du Faubourg Saint Honoré, créée en 1837 par Thierry Hermès pour les produits de sellerie se diversifiant ensuite jusq’aux années 1950 quand elle se transforme en l’une des maisons de modes les plus exclusives avec ses célèbres sacs, foulards, parfums, etc.

Cette exposition est une retrospective à la fois sur le travail du couturier Martin Margiela pendant ses années passée à travailler pour Hermès (de 1997 à 2003) et sur ses créations pour sa propre maison de couture. Nous sont montrées les différences entre les deux, et qu’il est ainsi possible d’avoir un seul couturier pour deux maisons, avec, dans les deux cas, un résultat magnifique.
Margiela aura su apporter à la marque Hermès une modernité incroyable. C’est étonnant de constater comment le créateur re-dessinait ses idées, en les transformants avec le style Hermès.

L’homme est le même — mais c’est comme s’il se tenait devant un miroir ou il verrait se réfléchir son image sous un autre angle. Il re-dessine des pièces iconiques d’Hermès  telles que les carré ou les bottes avec un tel goût, un tel raffinement, en les transformant en pur Hermès.
Comment un créateur peut-il presque dédoubler ainsi sa personnalité ? Tout est possible lorsque vous répondez  au nom de Martin Margiela, vrai génie, révolutionnaire! Dans cette exposition peuvent à la fois être contemplées les créations de la maison Margiela, et les mêmes, dans sa vision, antipodale, d’Hermès.


J’ai déjà parlé, dans mon précédent article sur lui, du fait qu’il ne s’est jamais « montré » — pour la simple raison qu’il n’en a pas besoin.
Ce sont ces créations qui parlent pour lui, et au travers d’elles, nous touchons au plus profond de leur créateur, Martin Margiela, le vrai.
Dans ses créations, se qui nous touche est la richesse du détail, la passion pour la coupe, le courage de la création, l’amour pour l’histoire de la Mode.


C’est ce qui nous donne l’impression que l’on se trouve face à un vrai créateur de vêtements, quelqu’un qui, même sous contrat d’une maison telle qu’Hermès, avec toutes les responsabilités qui l’accompagnent, est, et reste, libre dans ses créations. Sa liberté, sa pureté est sa force, son immense pouvoir d’être dans le temps et avant tout le monde.

Ces pièces parlent toutes seules. Il n’ y a rien à ajouter, il faut juste admirer sans limites.

Juste une dernière chose : j’ai visité l’exposition deux fois, une en visite libre, la deuxième en visite privée et guidée avec l’un des professeurs de l’école d’histoire du Louvre. Une femme passionnante et passionnée qui nous a raconté de nombreuses anecdotes. En voici une parmi d’autres : Margiela avait vraiment reçu « carte blanche » chez Hermès  (ce qui est extrêmement rare). Le seul non qu’il ait essuyé aura concerné sa proposition que, pendant les défilés les clients puissent toucher les vêtements… Le non était motivé par le coût des luxueux tissus qui auraient pu être ruinés. Quel adorable « bad  » boy ;^)

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Pour aller plus loin…

 

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