J’ai visité l’exposition de la Cité de la Mode et du Design, dédiée à Peter Knapp, qui s’est tenue du 9 mars au 10 juin 2018. Ce suisse allemand, né en 1931, n’est pas seulement un photographe, mais un véritable artiste polymathe: chorégraphe, cinéaste, peintre, graphiste…
Note : 8/10.
Points forts : la fenêtre ouverte sur cette époque grâce aux photos magnifiques
À améliorer : absence de boutique…
Si l’image de mode est réussie, elle crée la tendance. Pour être à la mode, il faut deviner quelle image future sera acceptée ou refusée.— Peter Knapp
Le siège de la Cité de la Mode et du Design est un bâtiment énorme, de style moderne, pas vraiment à mon goût, mais l’élément le plus agréable en est certainement l’énorme terrasse privatisable — le Rooftop — avec vue imprenable sur la Seine, et où, après la visite, vous pourrez siroter un cocktail tout en écoutant de la musique.
Dans l’exposition est présentée une centaine de clichés dans une première salle vitrée contigüe à côté de la billeterie, et ensuite dans une plus grande salle située un peu plus loin au rez-de-chaussée. L’exposition couvre les décennies 1960-1970, synonyme de liberté et de créativité dans la société.
Peter Knapp travailla pendant sa carrière pour les plus grandes maison de couture— Courrèges, Ungaro, Yves Saint-Laurent, Pierre Cardin — et de nombreux magasines de mode dont, parmi les plus importants, Vogue et Elle. Il fut d’ailleurs le directeur artistique de ce dernier magasine. Dans ses photographies, les femmes se libèrent à la fois dans leurs corp et dans leurs sentiments, avec joie.
L’exposition présente 5 thèmes comme des leçons de photographie, qui nous livrent sa vision des choses. On les retrouve sous le titres suivants : le géomètre, les effets de forme, le camouflage, La femme idéalisée, le corp sublimé.
Sa façon de représenter la réalité est un mélange entre une construction parfaite de l’image, presque une mise en scene et une créativité débordante. Le tout tissé avec du bonheur , de l’énergie qu’il arrive à nous transmettre comme une maladie contagieuse. Mais, enfin, quel moment de bonheur, quel bouchée d’oxygène! Tout est beau, parfait mais éphèmere comme seulement la beauté peut l’être, tout est joyeux, la vie est belle, et Peter Knapp est capable de capturer cette beauté pour la rendre quasi-immortelle.
D’autres coins en images sont dédiés à ses créateurs fétiches pour lesquels il travailla avec des images en noir et blanc, puis ensuite de très belles couleurs.
Avec son regard d’avant-garde, Knapp a renouvelé pendant ces années la photographie de mode, la libérant avec des nouvelles formes esthétiques et par un jeu du mouvement qui le rapproche à une autre de ses passions : le cinéma.

Mais cette époque lui a aussi été propice, car elle est celle d’une « période » de l’histoire de la mode, celle du développement du prêt-à-porter.
- Dancing in the street, Peter Knapp et la mode, 1960-1970, 9 mars-10 juin 2018 à la Cité de la Mode et du Design.