Chanel, le temps d’un clin d’oeil, nous a régalé d’une idée originale et coquette : celle de recréer aux jardins des Tuileries ses plantations de fleurs de la région cannoise. Et bien, chapeau! la surprise était totale : de belles découvertes au rendez-vous avec de cette activité trop peu connue de la marque, grâce à la courtoisie de l’équipe Chanel, à la beauté des lieux, aux senteurs mélangées des fleurs et des parfums, qui nous ont transportés, pour un moment, loin de Paris, dans le sud de la France, dans la Provence rêvée. Une intéressante expérience de partage du savoir-faire de la Maison dans le parfum et de son amour et respect pour la nature et la tradition, dont nous avons profité pleinement.
- « Dans les champs de Chanel », du 31 mai au 3 juin 2018, aux jardin des Tuileries, exposition Jardins, jardin.
Note : 10/10.
Points forts : l’originalité de l’idée
À améliorer : —
J’aime l’idée que le parfum, si immatériel et impalpable, provienne de quelque chose de concret, de réel et de très artisanal, comme la terre, les fleurs, la cuillette.
— Olivier Polge. Créateur des parfum Chanel

Par cette belle après-midi du samedi deux juin, j’arrive aux Tuileries pour visiter le jardin éphémère de Chanel, au sein de l’exposition Jardins, jardin. Pendant 4 jours, Chanel aura recréé à Paris l’atmosphère provençale de ses propres champs de Pégomas, dans l’arrière pays cannois, entre la plaine alluviale de la Siagne et le pied du massif du Tanneron, célèbre pour ses plantations de mimosa. Là y sont cultivées cinq fleurs rares dont les essences seront utilisées dans les parfums.

Chanel a fait le choix, dès 1988, d’acquérir ici, à proximité de Grasse, les terrains et plantes nécessaires — en particulier les tubéreuses— à la fois pour sauvegarder la biodiversité et dans le souci de contrôler sa propre filière d’approvisionnement, pour garantir les qualités de ses produits. Un « jardin » provençal qui ne peut malheureusement pas se visiter et où ils travaillent 80 personnes, en partenariat avec la cinquième génération de la famille de cultivateurs Mul.
Une distillerie y est même installée, quasiment au milieu des champs, pour pouvoir y réaliser aussitôt après la cueillette la distillation des essences provenants de cinq types de fleurs : la rose de mai (Rosa Centifolia), le jasmin (Jasminum grandiflorum), la tubéreuse (Polianthes Tuberosa), le géranium rosat (Pelargonium Graveolens), et l’iris (Iris Pallida). Rien que pour les roses, ce sont sept hectares qui sont cultivés.
La visite de ces « champs de Chanel« commence avec une courte conférence sur la tubéreuse, l’une de ses cinq plantes cultivées par la marque de luxe. Plante légèrement narcotique, dont le parfum est envoûtant.
Ce sont ainsi 250 000 bulbes de tubéreuse qui sont cultivés sans pesticides, avec une récolte qui s’étale entre août et octobre. La tubéreuse ne fleurit que deux années de suite, après quoi le bulbe mère meurt, après avoir néanmoins engendré la génération suivante, sous forme de petites bulbes, appelés bulbillons.

Chanel a pensé à cette idée très coquette de ce jardin à Paris dans le but de faire connaître une partie de son activité dans la production des parfums, très peu connue, et de partager ce savoir-faire très respectueux de l’environnement. Et cette belle idée a bien fonctionné, compte tenu de la foule qui était présente, en file indienne devant le portail d’entrée du mas provençal.

Après cette enrichissante conférence de Betty Codet, experte parfum de Chanel, j’ai pu visiter la très jolie reconstitution en miniature des champs de Chanel, où l’on pouvait sentir directement les senteurs des fleurs et feuilles, puis, à l’intérieur du mas, les essences et les parfums de la maison de luxe (dont le dernier né : le parfum Gabrielle), accompagnés des différentes explications. Une très belle experience, visuelle, olfactive, sensitive… extrêmement originale, et réalisée avec vraiment beaucoup d’élégance.



Le Made in Chanel est toujours gage d’expérience unique et de beaux souvenirs : je suis ainsi repartie avec un petit cadeau – un jeu de cartes postales illustrant le thème des Champs de Chanel. Ça, c’est vraiment la touche Chanel : l’attention portée au client, la capacité à vous faire sentir comme faisant un peu partie de leur maison. Merci!

Pour aller plus loin…
- Chanel, Dans les champs de Chanel, Chanel.com ;
- Jardins, Jardin – Un évènement au coeur de Paris, 15ème édition, du jeudi 31 mai au dimanche 3 juin 2018, Le rendez-vous des professionnels et des amateurs du jardin urbain et du Design d’extérieur ;
- Chanel, Dans les champs de Chanel : May Rose – The Film ;
- The Fragrance Foundation, Chanel aux Tuileries, de la fleur au parfum ;
- Lionel Pailles, Dans les champs de Chanel. À Pégomas, en pays de Grasse, Éd. La Martinière, 2016, 316 p. ;
- Karin Maucotel, Avec Chanel, la famille Mul est en état de Grasse, Rusctica.fr.
- Laura, Sur les traces du nouveau parfum Gabrielle de Chanel, 4 octobre 2017/15, avenuedesreveries.fr