Balenciaga, Shaping Fashion au V&A à Londres (2/2)

Balenciaga à Londres — Jusqu’à fin 2017, le V&A exposera les créations de Cristobal Balenciaga (1895-1972) prenant le relais de Paris pour fêter les 100 années de la maison de mode. L’exposition parcourt la riche carrière du styliste, offrant en plus une rétrospective de l’influence de son style sur les couturiers qui l’ont suivit et qui démontre  que, encore aujourd’hui, Balenciaga demeure le maître de tous, et que a sa vision de la mode était tellement visionnaire et innovante qu’elle est encore source d’inspiration aujourd’hui.

Note : 10/10.

Points forts : l’exposition est, simplement, parfaite. Le parcours, les vêtements, tout ce que l’on peut souhaiter dans une exposition de mode est là. Que dire ? chapeau! et merci : en effet, on ressort de cette visite heureux, et comblé de ces instants de beauté absolue.

À améliorer : rien. Le V&A est une garantie de qualité, et certainement l’un des meilleur musée de mode au monde!

La Haute Couture est un grand orchestre que seul Balenciaga sait diriger, tous les autres créateurs que nous sommes, suivons simplement ses indications.

— Christian Dior

Après la visite printanière de l’exposition parisienne au musée Bourdelle, nous avons faite aussi celle de Londres. Cette dernière est un must, le musée V&A accueillant Balenciaga au sein d’un vaste espace, sur 2 niveaux. Bien que très fréquentée, une sensation d’intimé est néanmoins créée avec le créateur, grâce aux multiples activités proposées : (nombreux) vêtements, bien sûr, mais aussi vidéos, parcours pédagogiques, essayages, découpage…

Comme je le disais plus haut, le parcours est parfait, pédagogique et riche de belles surprises. L’on peut ainsi essayer la fameuse cape créée par Balenciaga ou recréer en papier cartonné un modèle miniature de l’une de ses créations.

Une vidéo présente le backstage de l’une de ses collections. Au rez-de-chaussée, nous sommes comme submergés dans une myriade de couleurs. Alors qu’à Paris, thème de l’exposition oblige, le noir prévalait, à Londres, c’est tout le contraire, et les nombreux modèles exposés sont tous plus beaux l’un que l’autre.

Un Balenciaga bien moins austère se découvre, toujours à la recherche de la perfection, mais plu humain. Ses vêtements sont ici comme des tisons ardents, d’un feu qui réchauffe l’âme en cette journée londonienne glaciale…

De très nombreux visiteurs fréquentent l’exposition, mais l’espace est tellement grand et lumineux qu’il réussit à créer une « intimité » quasi-magique avec les oeuvres du maître des maîtres, comme l’appelait Dior. Très intéressant aussi, l’espace dédié aux chapeaux, agrémentés de nombreux dessins de projets. À noter : la re-création d’une vitrine de Harrods d’époque, boutique londonienne où pouvait alors se faire l’acquisition de certains modèles.

À l’étage supérieur sont exposés des réalisations de créateurs qui s’inspirèrent ou furent influencés par Balenciaga : de Yves Saint Laurent à Stella McCartney. C’est incroyable de constater que les modèles de couturiers aussi divers semblent émerger de la même pensée créative, celle de celui qui les as inspirée : celle de Monsieur Balenciaga, qui, à plus de quarante année de distance de sa disparition est encore tellement présent  qu’il en vient presque à toucher à l’immortalité…

Magnifique exposition, que nous quittons en passant par la collection de mode permanente du V&A, qui fera l’objet d’un article dédié. Puis, pour terminer, le plein d’ouvrages thématiques et accessoires sera fait à la boutique.

Déjà rien que pour cette exposition, le déplacement sur Londres valait le coup – Le musée V&A se confirme ainsi comme l’un des meilleurs musée de mode du monde!

• Balenciaga, Shaping Fashion, au Victoria & Albert Museum
• Lesley Ellis Miller, Balenciaga: Shaping Fashion, 3 mai 2017, V&A Publishing, 192 p.
• Mary Blume, The Master of Us All: Balenciaga, His Workrooms, His World, 11 février 2014, Farrar, Straus and giroux Inc, Ed., 240 p.